lundi 25 janvier 2016

Le street-art de Banksy, artiste engagé





AUDOIN Eloïse
DE MONTAUDRY Capucine
ARTUS Assia




Lycée Victor Hugo

Année 2015-2016
SOMMAIRE:


Sommaire............................................................................1/8

Introduction..........................................................................2/8

Le conflit israélo-palestinien................................................3/8
Projet Santa's Ghetto
      1) Dénoncer le mur.......................................................4/8
      2) Un message de paix.................................................5/8
Dismaland...........................................................................6/8

Conclusion..........................................................................7/8

Bibliographie.......................................................................8/8





                                                   1/8
   Depuis le début de l'ère humaine, les hommes explorent toutes les formes d'art, de la peinture à l'architecture, du naturalisme au cubisme: depuis des siècles, l'art inspire les hommes. Depuis les années 70 est née une nouvelle forme d'art: le street art ou l'art urbain, apparu tout d'abord aux Etats-Unis puis en Europe à partir des années 80. Ce mouvement artistique contemporain et populaire, à la mode depuis une vingtaine d'années séduit de plus en plus de monde. Cet art se fait en pleine rue et englobe différentes techniques telles que la mosaïque, les installations, les graffitis, ou encore le pochoir. Le pochoir est d'ailleurs une des techniques les plus utilisées par l'artiste que nous allons étudier : Banksy. Tout d'abord ce street-artiste est anonyme : Banksy est un pseudonyme et personne ne connaît réellement son nom mais nous savons qu'il est originaire d'Angleterre.Il est engagé politiquement et socialement, il se sert de l'oeuvre in situ, c'est-à-dire que l'oeuvre ou la fresque est unique et se situe dans un lieu précis afin d'être interprétée dans son contexte. Banksy produit ses œuvres dans le monde entier. Il est par exemple engagé dans le conflit israélo-palestinien : il s'est rendu en Palestine en 2005 où il a réalisé  "Projet Santa's Ghetto". Il est aussi présent en Europe comme avec son parc "Dismaland" en Angleterre ouvert au public en 2015. Mais le street-art est-il un simple divertissement ou une critique de nos démocraties ? Nous nous appuierons sur deux cas concrets : "Santa's Ghetto Projet" dans le cadre du conflit israélo-palestinien et "Dismaland" en Angleterre.


2/8

LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

Les Juifs perdent leur territoire en -720, lors de l'annexion du royaume d'Israël par l'empire assyrien. Lors de l'Antiquité, ils se dispersent au Moyen-Orient et autour de la Méditerranée, puis en Europe, mais restent toujours nostalgiques de Jérusalem pour des raisons religieuses.
Le conflit israélo-palestinien dure depuis le 14 mai 1948. Il est causé en partie par l'émigration des Juifs en Palestine. Ce conflit a mené à un partage de la Palestine, qui change au fil du temps, et à la construction d'un mur. Plusieurs villes en ont subi les conséquences, notamment la capitale : Jérusalem.


Carte du Moyen-Orient


A l'approche de la première guerre mondiale, l'antisémitisme européen ainsi que les idéologies nationalistes posent des difficultés à l'intégration des Juifs et renforcent leur volonté d'identité et d'indépendance nationale. Cette envie nostalgique de récupérer Jérusalem passe à un projet politique : le sionisme est né. L'Organisation sioniste mondiale est créée en 1897.


Le sionisme est une idéologie fondée sur un sentiment national juif, née à la fin du XIXe siècle. Le centre territorial juif est en terre d'Israël, la Palestine ottomane avant la première guerre mondiale et Palestine mandataire après la guerre.
En 1917, la déclaration Balfour affirme que le gouvernement britannique est disposé à créer un « foyer national juif » en Palestine. En 1920, la Grande-Bretagne place un mandat sur la Palestine lors du partage de l’empire ottoman entre les Etats victorieux de la première guerre mondiale. En 1922, la conférence de San Remo puis mandat de la Société des Nations soutiennent l'affirmation de Balfour.
La montée d’antisémitisme durant la période de l’entre-deux guerres ainsi que la Shoah, important génocide juif durant la seconde guerre mondiale, entraînent d’importantes migrations de Juifs vers la Palestine, favorisées par l’Agence juive.
Cependant, l'avis des Arabes palestiniens s'oppose à ce projet politique qui risque finalement de les déposséder de leurs territoires : ils sont contre le sionisme, l’immigration juive et le mandat britannique ; ils se révoltent de 1936 à 1939. La Grande-Bretagne prend alors une orientation plus pro-arabe et décide de réduire l’immigration juive en imposant des restrictions sur les certificats d’immigration. Cependant cette décision soulève l’immigration clandestine : par exemple, en 1947, le bateau Exodus part de France pour transporter des Juifs clandestins jusqu’en Palestine, dont beaucoup sont des réfugiés de la Shoah, mais la marine royale britannique s’empare du bateau en renvoie tous les Juifs en Allemagne, dans une zone contrôlée par la Grande-Bretagne.
Avec cette limitation de l’immigration, les Britanniques promettent la création d’un Etat arabe dans les dix ans.
De 1944 à 1947 a lieu un conflit armé entre les Arabes et les Juifs sionistes, qui entraîne, en février 1947, la délégation du mandat britannique à l’ONU qui désigne donc une commission spéciale, l’Unscop (United Nations Special Committee on Palestine). L’Unscop part en Palestine en juin 1947 pour tenter de discuter avec les différents acteurs du conflit. Le Haut comité arabe refuse, considérent que la Palestine est arabe sur tout le territoire et que les droits naturels des Arabes sont donc évidents. A l’inverse, l’Agence juive accepte de discuter.
En septembre 1947, l’Unscop rend son rapport et le 27 novembre, l’ONU propose un plan de partage pour la Palestine: les Juifs posséderaient 55% du territoire, composé du littoral et de toute la partie qui longe la Syrie, au bord du lac de Tibériade. L’Etat arabe, quant à lui, comprend trois morceaux reliés entre eux: la partie nord, la Galilée, avec la ville chrétienne arabe de Nazareth, aindi que la bande de Gaza, au Sud, avec un prolongement dans le Néguev. Les lieux saints, Jérusalem et Bethléem, sont sous administration internationale et sont partagés entre deux Etats, ce sont des ‘corpus separatum‘ . Jérusalem-Est est juive et Jérusalem-Ouest est arabe.


Plan de l'ONU de 1947


Ce plan est accueilli par la France, les Etats-Unis et l’URSS qui ont voté pour, tandis que les Etats arabes et quelques Etats comme la Grèce et la Turquie sont contre. Les Britanniques s’abstiennent de voter mais ne sont pas favorables à l’élaboration de ce plan, qui fait le bonheur de l’Agence juive mais est rejeté par les Arabes palestiniens et certaines factions sionistes.
Dès le lendemain, la violence débute entre les deux camps.
Le conflit débute en septembre 1947. Les pays arabes veulent empêcher le partage de la Palestine et la mise en place du plan de l’ONU. Les Juifs, eux, veulent sécuriser les territoires qui leur sont attribués.
En avril 1948, les Juifs reçoivent des armes tchécoslovaques et débutent les offensives contre la population arabe présente dans le territoire qui leur est attribué. Ils mettent en place puis exécutent le plan Dalet qui prévoit la destruction de villes et de villages arabes qui se trouvent sur la route entre Tel-Aviv et Jérusalem. Les populations palestiniennes fuient devant les attaques.
Le 14 mai 1948 marque la fin du mandat britannique sur la Palestine ainsi que la proclamation de l’Etat d’Israël. Le pays entre à l’ONU la même année.
Le 15 mai 1948, la Ligue Arabe déclare l’Etat de guerre. La Transjordanie, l’Egypte, la Syrie et l’Irak prennent part au conflit pour soutenir les Palestiniens et par crainte d’un bouleversement dans l’équilibre régional. Les forces arabes sont à l'offensive mais ne parviennent par à percer les défenses israéliennes. La guerre est entrecoupées de trêves organisées par l'ONU afin de renforcer les dispositifs dans les deux camps. De juillet 1948 à mars 1949, Israël lance une série d'attaques militaires, prenant le contrôle de nombreux territoires. A partir de début 1949 sont signées quatre armistices constituant les accords de Rhodes entre Israël et l’Egypte, la Syrie ainsi que l’Irak. Les Israéliens gardent les territoires acquis pendant la guerre, représentant 78% du de la Palestine : toute la partie Nord, les territoires palestiniens du Néguev, et Jérusalem-Ouest qui est annexée en février. L’Egypte administre Gaza, qui n’est plus qu’une petite bande de seulement 400 km². La Transjordanie annexe la Cisjordanie, devenant la Jordanie, suite au vote du parlement jordanien en avril 1950.
Cette guerre marque un bouleversement démographique : 750 000 arabes quittent Israël, soit parce qu’ils fuient soit parce qu’ils en sont chassés, ils se réfugient dans la bande de Gaza, en Transjordanie et au Liban. Dans les années qui suivent, 800 000 Juifs quittent le territoire arabe. L'ONU valide, sans faire référence à son plan de partage, les nouvelles frontières entre les différents pays, plus tard appelées « Ligne verte ».


La Palestine après la première guerre israélo-arabe

Du 27 avril au 15 septembre 1949 a lieu une conférence à Lausanne, organisée par l’ONU, dont le but est de régler les conséquences du conflit israélo-palestinien, autrement dit le retour des réfugiés et des frontières demandé par les États arabes. Ils doivent cependant essuyer le refus d’Israël et Jérusalem reste partagée entre Israël et la Transjordanie. Cette conférence se solde par un échec.
En 1955, désirant mettre son économie en valeur, l’Égypte décide de construire un barrage sur le Nil pour réguler le fleuve et ainsi améliorer l’agriculture et produire de l’électricité. Le pays nationalise donc la compagnie du canal de Suez dont les revenus permettront de financer les travaux.
Cette nationalisation suscite de nombreuses réactions : les pays occidentaux tels que la France et la Grande-Bretagne souhaitent maintenir une présence occidentale dans la région, étant donné que la compagnie du canal de Suez appartenait aux Britanniques. De plus, la France, qui est en pleine guerre d’Algérie, souhaite lutter contre l’aide que l’Égypte apporte au FLN algérien. De même, les tensions territoriales entre l’Égypte et Israël donnent lieu à des attaques et des représailles. Israël, craignant que leurs ennemis achètent des armes aux Tchécoslovaques, à qui ils sont alliés, demande l’appui d’autres puissances : la France livre donc des avions et des armes à Israël puis décide, avec la Grande-Bretagne, d’intervenir militairement contre Égypte. Le 24 octobre 1956, un accord est signé entre les trois pays pour une intervention tripartie. C'est le début de la crise du canal de Suez.
Un plan d’attaque est mis en place, le plan Mousquetaire, dirigé par les Britanniques qui possèdent des bases à Chypre et à Malte. Les opérations débutent le 29 octobre 1956 : des troupes terrestres pénètrent dans le Sinaï égyptien et des parachutistes atterrissent au col de Mitla, c’est le début de la guerre-éclair. Les Français et les Britanniques adressent un ultimatum à Israël et à l’Égypte, leur donnant douze heures pour retirer leurs troupes à quinze kilomètres de part et d’autre du canal. Le refus égyptien leur sert de prétexte pour entrer dans le conflit le 31 octobre : ils bombardent l’aviation égyptienne, laissant ainsi à l’armée israélienne la possibilité d’avancer dans le Sinaï et dans Gaza. Les offenses cessent cependant le 6 novembre à cause de la pression internationale : l’ONU, les Américains et les soviétiques contraignent la fin des combats et le 15 novembre, l’ONU remplace l’armée franco-britannique et rétablit la ligne de cessez-le-feu de 1949. En mars 1957, Israël évacue Gaza et le Sinaï mais obtient la présence de forces de l’ONU le long de la frontière avec l’Égypte ainsi qu’une libre circulation dans le Golfe d’Akaba.
La crise du canal de Suez se solde par un échec diplomatique : les Etats arabes rompent leurs relations diplomatiques avec la France et la Grande-Bretagne, et la crise est finalement une victoire pour l’Égypte.
En 1959 a lieu le premier congrès du Fatah. Le Fatah, acronyme en arabe de Mouvement de libération national, est composé de plusieurs groupements de résistance palestinienne des États du Golfe. Le Fatah est fondé en 1959 par Yasser Arafat et a pour doctrine l'indépendance de la Palestine. Le 28 mai 1964 se crée l'OLP, Organisation de Libération de la Palestine, initié par la Ligue des États arabes. L'OLP regroupe les mouvements de résistance palestinien et envisage la lutte armée comme moyen d'action. Les bureaux de l'OLP s'implantent dans différents pays arabes mais le roi jordanien est réticent à leur installation en Cisjordanie. La création de l'OLP encourage le passage à l'action du Fatah, installé en Syrie et clandestinement au Liban. En fin 1964 – début 1965, le Fatah lance deux actions armées contre Israël depuis le Liban, puis la Jordanie, et se lie avec des pays étrangers : l'Algérie, l'URSS, la Chine et la Corée du Nord. Cependant, en fin 1965, le Fatah fait face à une hostilité de la part des États arabes, notamment l'Egypte, la Jordanie et le Liban. Ces pays sont inquiets des actes de résistances qui les engagent dans cette résistance selon Israël. Jusqu'en 1967 ont lieu des actions de représailles entre Israël et l’Égypte, la Syrie ainsi que l'Irak.
En juin 1967, lors de la guerre des six jours, Israël conquiert la Cisjordanie, la Bande de Gaza, le Sinaï sauf Port-Fouad, le plateau du Golan. En conséquent, les chefs d’États arabes se réunissent et s'engagent à ne pas reconnaître Israël, refusant par la même occasion de négocier avec l’État.


La Palestine suite à la guerre des Six jours


Suite à la guerre des Six jours, le Fatah poursuit ses actions de résistance à partir de la Cisjordanie et de Gaza. Les membres estimés à environ 500 fin 1966 passent à environ 3000 à partir de mars 1968 suit à une victoire du Fatah, lorsqu'un ancien camp devient une ville de résistance palestinienne malgré les attaques israéliennes.
En novembre 1967, l'ONU vote une résolution déterminant les conditions d'un retour à la paix, comprenant le retrait israélien des territoires occupés, la reconnaissance d'Israël par les Etats arabes et la solution des réfugiés palestiniens dans les pays voisins.
En juillet 1968, l'OLP se réunit et le Fatah s'y intègre : Yasser Arafat en devient le président. L'organisation décide d'une lutte armée pour libérer la Palestine et mettre en place un État palestinien sur tout le territoire de Palestine historique, ce qui implique la destruction d'Israël.
En septembre 1970, appelé Septembre Noir, le roi jordanien décide de mettre fin à la résistance palestinienne installée en Jordanie. Les combats se poursuivent jusqu'en 1971, lorsque la résistance palestinienne brisée s'installe au Liban. Suite à Septembre Noir, les membres du Fatah lancent des attaques terroristes sur Israël. En 1972, par exemple, a lieu l'assassinat de 12 athlètes israéliens lors des jeux olympiques de Munich.
De 1973 à 1974, l'OLP est peu à peu reconnu comme étant le représentant du peuple palestinien. Avec l'influence de l'ONU, des bureaux de l'OLP s'installent peu à peu en Europe. Cependant, les relations entre l'OLP et le Fatah se dégradent en raison des différences orientations : militaire pour le Fatah, diplomatique et politique pour l'OLP.
Le 13 avril 1975 marque le début de la guerre civile libanaise. Le Liban accueille de nombreux réfugiés palestiniens, pour certains armés et toujours décidés à se battre contre Israël au sein de l'OLP. Le Liban est partagé entre chrétiens et musulmans : les chrétiens souhaitent le départ des réfugiés tandis que les musulmans souhaitent offrir leur soutient. En 1982, Israël, qui voit la guerre du Liban comme un moyen d'en finir avec les combattant palestiniens qui y ont trouvé refuge, pénètre le pays dans le but de neutraliser l'OLP, ce qui s'avère être une véritable invasion. L'OLP est contraint de quitter le pays le 30 août 1982.
Le 17 septembre 1978, les accords de Camp David entre les États-Unis, l’Égypte et Israël prévoit la signature d'un traité de paix entre l’Égypte et Israël. Ce accords entraînant la paix entre Israël et l’Égypte, la guerre civile libanaise ainsi que le départ de combattants palestiniens sont autant d’événements qui fragilisent l'OLP. L'organisation reprend cependant sa représentativité lors du déclenchement de l'Intifada ou « guerre des pierres », le 7 décembre 1987, par un soulèvement de la population palestinienne contre Israël en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. 1987 marque également la naissance du Hamas, un mouvement islamiste et une organisation destructrice installée dans la bande de Gaza qui prône la destruction de l’État d'Israël.
Au cours de l'été 1988, la Jordanie rompt les liens administratifs avec la Cisjordanie, laissant l'OLP s'occuper du problème palestinien. En novembre suivant, l'OLP crée un État palestinien reconnu par environ 90 États. Le plan de partage de l'ONU de 1947 est également accepté avec le partage de la Palestine historique en deux États, l'un palestinien et l'autre juif.
La guerre du Golfe est déclenchée le 2 août 1990, incluant la majorité des États arabes. L'OLP se range du côté de la Libye ainsi que de l'Irak, qui envahit le Koweït, tandis que la Cisjordanie et la Bande de Gaza sont prises par Israël. La population palestinienne se réfugie en Jordanie.
Le 30 octobre 1991, la conférence de Madrid est organisée soutenue par les États-Unis et l'URSS, afin de résoudre les problèmes en Orient et entamer un processus de paix incluant Israël, la Syrie, le Liban, la Jordanie et les palestiniens. Cette conférence favorise finalement les discussions de paix qui conduisent aux accords d'Oslo pour mettre fin à l'Intifada, le 12 septembre 1993. Ces accords permettent également à l'OLP de reprendre sa crédibilité diplomatique auprès des États-Unis et des États arabes. L'organisation s'installe alors dans la bande de Gaza mais se heurte au Hamas qui est opposé aux orientations politiques de l'OLP, lui préférant la lutte armée contre Israël.
Le 4 novembre 1995, le premier ministre d'Israël est tué par balle suite à un discours de paix prononcé pour une population manifestante. Le processus de pais israélo-palestinien en est considérablement freiné, de même que l'écart s'accentue entre les israéliens laïcs et les israéliens religieux. En juillet 2000, lors du Sommet pour la Pais au Proche-Orient de Camp David, une nouvelle tentative est faîte pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien mais doit faire face à des impasses sur les décisions territoriales, concernant le retour des réfugiés et sur le statut de Jérusalem. Cette tentative se solde par un échec.
Une seconde Intifada débute le 28 septembre 2000, fragilisant l'OLP. Le Fatah mène de nouvelles actions contre Israël. Le 11 septembre 2001 ont lieu les attentats des tours jumelles, dans lesquelles Israël est soupçonné d'être impliqué.
De décembre 2001 à avril 2002, l'armée israélienne envahit les territoires palestiniens de Cisjordanie dans le but de faire cesser les attentats depuis ces territoires, fragilisant de nouveau l'OLP. Le président de l'OLP meurt le 11 novembre 2004 et le Hamas se positionne alors sur la scène politique palestinienne par sa participation aux élections municipales de 2005 et par sa victoire aux élections législatives en janvier 2006 . Cette victoire sanctionne le Fatah et l'Autorité palestinienne notamment dans le processus de paix et la sécurité ; elle entraîne également des difficultés avec la communauté internationale ainsi qu'avec Israël, ainsi que la tension des relations entre le Hamas et le Fatah. Le Hamas ne reconnaît pas l'OLP comme représentant du peuple palestinien et refuse de renoncer à la violence, d'accepter les accords israélo-palestiniens et de reconnaître Israël. Les grandes puissances cessent de donner des subventions financières aux Palestiniens et sont accusées de ne pas respecter la volonté démocratique du peuple.
Le 14 août 2005, le premier ministre israélien met en œuvre le retrait israélien de la Bande de Gaza. En juillet 2006 commence la guerre du Liban, Israël voulant éradiquer des bases capables de tirs de missiles et également récupérer des prisonniers.
En décembre 2006, le président de l'Autorité palestinienne décide de nouvelles élections mais ne trouve aucun gouvernement d'union nationale. Ce gouvernement se forme finalement en 2007, après plusieurs mois de difficultés, entre le président de l'Autorité palestinienne et le chef de bureau politique du Hamas, et ayant pour devoir celui de ''respecter les résolutions internationales et les accords signés pas l'OLP'' et de mettre en place un État palestinien en Cisjordanie ainsi que dans la Bande de Gaza. Le 14 juin 2007, le Hamas reprend les positions détenues par le Fatah à Gaza. A partir de ce moment, l'Autorité palestinienne n'a de pouvoir plus qu'en Cisjordanie. Israël et l’Égypte placent un blocus sévère sur Gaza. Les violences continuent de 2007 à 2009 entre le Hamas et les partisans de l'Autorité palestinienne, débouchant sur des grèves organisées par l'OLP. En février 2009, les relations inter-palestiniennes reprennent lors d'une conférence entre les responsables du Fatah et du Hamas, dont le but est que les deux parties trouvent une entente et mettent en place un gouvernement d'union nationale. Un nouveau gouvernement est ainsi nommé en mai 2009, auquel le Hamas refuse cependant de participer.
Pendant 2009, le Hamas lance des roquettes sur Israël, qui répond en bombardant des tunnels palestiniens. En 2010 puis 2011, avec la pression internationale, le blocus est allégé, mais n'a toujours pas été retiré.
Ces deux dernières années ont vu un regain de tensions dans le conflit israélo-palestinien avec l'enlèvement de trois jeunes Juifs israéliens, de l'assassinat d'un Palestinien et de tirs de roquettes depuis Gaza. L'automne 2015 fait face à une nouvelle vague de violence.
Depuis le plan de l'ONU en 1947, le partage de la Palestine a beaucoup évolué :


L'évolution de la Palestine de la période pré 1948 jusqu'en 2010



Le conflit israélo-palestinien a finalement conduit, depuis 2002, à la construction d'un mur séparant Israël et la Cisjordanie.



Le mur israélo-palestinien est appelé de différentes manières, principalement selon les différents points de vue. Pour les partisans de la construction, il s'agit d'une « barrière » (qui est le nom officiel), d'une « clôture de sécurité israélienne », d'une « zone de couture », d'une « barrière anti-terroriste » ou encore d'une « muraille de protection ». Mais pour les opposants, cette construction est appelée le « mur d'annexion » ou le « mur de la honte », pour certains le « mur de l'Apartheid ». Ces deux derniers noms, qualifiés de propagande par Israël, font référence au mur de Berlin et au régime de ségrégation en Afrique du Sud, aboli en 1991. 


L'idée d'une séparation physique entre les Israéliens et les Palestiniens naît dès 1990, elle a pour buts d'éviter une multiplication des attentats et de mettre fin au terrorisme. Cependant ce projet reste, pendant un temps, une absurdité.
Suite à un attentat de juin 2001, des organisations civiles israéliennes réclament une barrière en Israël afin de stopper les intrusions terroristes. En avril 2002, le gouvernement israélien annonce qu'une barrière sera construite en Cisjordanie, suivant plus ou moins le tracé de la Ligne Verte de 1949, et les travaux commencent.
La seconde Intifada, de 2000 à 2005, voit une multiplication des attaques palestiniennes contre les populations civiles israéliennes, tandis que le tracé évolue, justifié par de nombreux attentats-suicide. Le 20 février 2005, ce tracé est adopté par le cabinet israélien. Il englobe 8,5 % de la Cisjordanie et 27 520 Palestiniens sont du côté israélien de la séparation. Israël déclare que cette séparation est une mesure temporaire qui ne peut être déplacée et n'a de raison d'exister que tant que l'Autorité palestinienne ne met pas fin au terrorisme.
Le projet de construction du mur est vu par la Cour Internationale de Justice comme une violation de la loi internationale. La solidarité internationale soutient la cause palestinienne : en 2003, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution condamnant la construction de ce mur. Les Palestiniens et la communauté internationale sont d'avis que l'objectif de la barrière est politique et non sécuritaire car le tracé est donc définitif et Israël pourrait s'en servir de base pour un tracé des frontières avec le futur État palestinien. Ce mur serait peut-être un projet d'expansion du territoire israélien.
En Cisjordanie, l'avis des colons est partagé en deux : ceux qui sont contre le mur craignent que les parties extérieures finissent par revenir aux Palestiniens et au contraire, ceux qui sont favorable au mur espèrent augmenter les chances d'annexion de la Cisjordanie et la garantie d'une monnaie d'échange dans le processus de paix. Depuis 2009, l'Autorité palestinienne insiste sur la nécessité de cesser l'occupation de la Cisjordanie pour de nouvelles négociations. Aujourd'hui il semble que la barrière pourrait diviser la Cisjordanie en une partie Nord et une partie Sud.
Le mur israélo-palestinien est sans doute le projet le plus cher et celui ayant le plus de répercussions dans l'histoire d'Israël : con coût total est de plus de 2,6 milliards de dollars et l'entretient coûte 260 millions de dollars par an. Sur toute sa longueur, la barrière mesure entre 680 et 907 km, soit plus du double de la Ligne Verte de 1949 entre Israël et la Cisjordanie, qui mesure 320 km, et que le tracé du mur ne respecte que sur 20%. Les parties déjà construites couvrent 525 km et la fin de la construction est indéfinie. La barrière empiète sur le territoire cisjordanien afin de couvrir le plus de colonies ainsi que des zones où se trouvent les puits de pétrole les plus importants de la région.
Cette barrière fait cinquante mètres de large et est composée de fils barbelés avec un fossé du côté jordanien, d'un grillage central muni de détecteurs électroniques, de fils barbelés du côté israélien et d'une allée de sable au centre afin d'identifier d'éventuelles traces de pas. Six pour cent de la barrière est un mur de béton. Trois fois par jour, des soldats ouvrent des passages à peine quelques minutes et pas toujours aux mêmes heures.
La barrière a finalement amélioré la sécurité du pays et apaisé la situation en Cisjordanie, qui a subi beaucoup d'attentats en 2002 mais quasiment pas en 2009 et en 2010. Selon le rapport de l'armée israélienne, le terrorisme serait sur le point de disparaître, notamment grâce au travail conjoint de la Sécurité palestinienne et israélienne. Par ailleurs, cet apaisement permet une croissance économique en Cisjordanie durant l'année 2010.  
La majorité des Israéliens pense que le mur est terminé et qu'il ne peut être franchi car Israël garde le contrôle des deux côtés de la barrière. Certains citoyens peuvent la franchir librement, ce mur leur semble finalement transparent. Ils ne voient plus l'existence des Palestiniens, par conséquent ils ne sont presque plus mobilisés contre la dernière guerre car c'est comme si les Palestiniens étaient sortis de leur vie.
Au contraire, pour les Palestiniens, ce mur est un désastre. La barrière engloutit 35 000 Palestiniens qui décrivent la vie du côté israélien comme une prison quotidienne car ils y sont comme piégés, alors que l'entrée des Palestiniens en Israël est interdite. De l'autre côté de la muraille, certains Palestiniens sont obligés de faire des dizaines de kilomètres pour circuler d'un village à l'autre. Selon eux, l'accès à la santé est empêché, des familles sont divisées et l'économie palestinienne est en partie détruite. Enfin, la barrière coupe l'accès aux lieux saints, tant pour les musulmans que pour les chrétiens de Cisjordanie. Ce mur est finalement devenu le cœur de la résistance palestinienne contre l'occupation.

Carte du mur de Palestine


Le mur de séparation


Vient enfin le cas de Jérusalem. La ville de Jérusalem est considérée comme « trois fois sainte » car elle contient les lieux les plus sacrés des religions juive, chrétienne et musulmane. Il s'agit donc d'un site privilégié pour chacune de ces religions.
Pour les Juifs, Jérusalem, qui est l'ancienne capitale du royaume d'Israël, est l'objet de nombreuses prières : certaines bénissent la construction de la ville, d'autres appellent le retour des exilés, le judaïsme ayant toujours évoqué un retour à Jérusalem. Comme lieu sacré, on y trouve le Kotel, appelé Mur occidental.
Dans la religion chrétienne, Jérusalem est un lieux sacré où Jésus de Nazareth a été crucifié. Il s'agit également, au Moyen-Âge, de la capitale du royaume latin de Jérusalem. Le Kotel est appelé Mur des Lamentation par les Chrétiens, et Jérusalem abrite également l'église du Saint-Sépulcre.
Enfin, pour la religion musulmane, Jérusalem est le lieu où le prophète Mahomet serait mort. L'Islam déclare la ville comme troisième ville sainte pour des raisons religieuses et politiques. Il s'agit d'une ville de pèlerinage où se trouve l'esplanade des mosquées, dont fait partie la mosquée Al-Aqsa.
Par ailleurs, Jérusalem est la ville d'origine de nombreux réfugiés palestiniens, la situation de la ville est donc liée à celle des réfugiés.



Plan de la vieille ville de Jérusalem

En 1947, le plan de l'ONU fait de Jérusalem un 'corpus separatum' sous administration internationale : Jérusalem-Est est juive et Jérusalem-Ouest est arabe. Cependant, en mai 1948, la Jordanie conquiert les murs de la vieille ville et Jérusalem est séparée entre les deux États par un « no man's land ». En 1949, Jérusalem est proclamée capitale d'Israël et en 1967, suite à la guerre des Six jours, Jérusalem-Est est conquis. La ville passe sous administration civile israélienne, Israël la déclare réunifiée. Or aucun État ne reconnaît cette annexion car les Juifs ont un accès libre à leurs lieux saints tandis que cet accès est réglementé pour les musulmans.
La question de la légitimité d'Israël repose également sur des problèmes d'ordre archéologique : depuis 1967, les Israéliens effectuent des recherches dans le but de prouver l'existence du Temple de Jérusalem, lieu sacré par les Juifs. Ces recherches suscitent cependant des conflits avec les Palestiniens : ceux-ci accusent leurs voisins de fragiliser les fondations des mosquées de la vieille ville, tandis qu'ils sont accusés de vouloir détruire les preuves de l’existence du Temple. Cependant la vraie bataille réside toujours sur la légitimité de Jérusalem.

A partir de 1967, Israël manifeste une volonté politique de modifier la physionomie territoriale de Jérusalem afin de modifier l'écart démographique entre les parties Est et Ouest de la ville, mais aussi pour mettre en avant la volonté de reconnaissance internationale. Des quartiers juifs sont donc construits, or l'extension de Jérusalem a pour effet la séparation de Jérusalem-Ouest du reste de la Cisjordanie.

En 1980, Jérusalem est déclarée capitale « éternelle et invisible » dans une loi fondamentale israélienne. Les pouvoirs israéliens (législatif, exécutif, judiciaire et administratif) sont regroupés dans cette capitale. En 1988, un État palestinien est proclamé par l'OLP, dont Jérusalem est la capitale, les Palestiniens refusant d'en choisir une autre. En décembre 2003, un plan de paix alternatif prévoit le partage de la souveraineté sur Jérusalem qui serait donc capitale des deux États. Cependant, depuis, la question du statut et de l'éventuel partage de Jérusalem n'a pas connu de nouvelles tentatives de négociations.
A Jérusalem, le mur de séparation est une barrière constituée sur un mur haut de huit mètres, passant entre les quartiers arabes de la ville et à la limite des agglomérations de Jérusalem et de Bethléem. Au nord, le mur longe en partie les limites de la municipalité de Jérusalem sur la partie annexée par Israël en Cisjordanie. Au sud de Jérusalem, le mur pénètre en Cisjordanie sur environ dix kilomètres. Il s'arrête vingt kilomètres avant la mer morte.


Pan politique de Jérusalem aujourd'hui

Le mur de séparation au Nord de Jérusalem



Le mur israélo-palestinien est finalement devenu le cœur de la résistance palestinienne contre l'occupation d'Israël, qui a envahi la majorité des territoires de Palestine. Cette barrière est sécuritaire pour certains, désastreuse pour d'autres, mais, semblablement au mur de Berlin, elle est source d'inspiration pour certains artistes, notamment Banksy. 



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PROJET SANTA'S GHETTO; 1) Dénoncer le mur.

 Banksy se rend en Cijordanie, près de la ville de Bethléem en juillet 2005 et effectue ce projet sur le mur de Gaza en territoire Palestinien pour protester contre ce mur de la honte et apporter un message de paix. Ce projet comporte plusieurs fresques faites clandestinement (toutes les fresques ne sont pas présentées, le projet en compte beaucoup trop)..


            « Unwelcome Intervention » ou « beach boys » montre deux enfants, symbole d’innocence et de spontanéité,  jouant dans le sable avec un seau, volontairement peint en jaune vif par l’artiste qui créé un lien entre les enfants et le paysage d’arrière plan. Les enfants sont peints en noir et très simplement, la couleur sombre fait penser que les garçons ont un aspect fantomatique. Derrière eux, au contraire, il y a une plage paradisiaque colorée : sable clair, eau turquoise et cocotiers verts. Les enfants semblent rêver de ce paysage idyllique, à travers cette œuvre esthétique se trouve un message d’évasion.
           Lors de la réalisation de cette fresque, un passant interpelle Banksy et lui dit « C’est beau ce que vous faites. » L’artiste le remercie mais l'homme lui répond « Vous m’avez mal compris, nous ne voulons pas que ce mur soit beau. Nous ne voulons pas de ce mur. ».

     
       Ces deux fresques portent le même nom, la première représente un salon et au milieu se trouve une fenêtre avec l’image d’un paysage de montagne. Le salon est dessiné très simplement en noir et blanc alors que le paysage est détaillé et coloré. L’autre fresque est dans le même esprit: un soldats peint simplement en noir  « ouvre le mur » pour laisser place à la mer et à la couleur. Il y a encore une fois un contraste entre la réalité fade et l’autre côté du mur. L’artiste « perce » le mur et laisse place à l’évasion, l’imagination et la beauté du monde.  

              Window on West Bank signifie « Fenêtre sur West Bank  », West Bank étant une région d’Israël. Banksy veut montrer aux Palestiniens que derrière ce mur se trouve peut être un magnifique pays, qu’il ne faut pas se fermer et s’arrêter au mur de la honte.


   « Baloon debate » ou « la fille aux ballons" représente une enfant s’envolant grâce à des ballons. La fresque fait environ 5 mètres de haut et est intégralement peinte en noir, évoquant une ombre. Cependant, on perçoit de suite qu'il s'agit d'une silhouette de petite filleBanksy utilise une fois de plus un enfant pour symboliser l’innocence. Cette enfant n’a rien à voir avec le conflit des deux peuples, elle veut s’envoler pour les dépasser. Elle donne envie de légèreté et de liberté.

« Cut it out » est la plus simple des fresques de Santa’s ghetto projet. Il y a simplement des pointillés et une paire de ciseaux, comme sur une boîte qu’il faut découper. « Cut it out » signifie d’ailleurs « découper ». Banksy, à travers cette œuvre, nous incite à nous poser une question complexe: Et s’il suffisait de découper le mur pour réunifier les peuples et mettre fin à un conflit vieux de plusieurs siècles? 
   Cette fresque représente une colombe tenant un rameau d’olivier vert, symbole de paix et de non violence dans la Bible, repris aussi par Picasso dans Guernica pour dénoncer la violence de la guerre. L’oiseau se fait viser par un tir de sniper dont il ne semble pouvoir échapper malgré son gilet pare-balle. Cette protection fait également écho au mur qui sépare les deux peuples en dénonçant la gestion militaire du conflit par les politiques. De réels impacts de balles sont visibles autour de la colombe, rappelant qu’une quarantaine de personnes ont été tuées à cet endroit lors de l’Intifada, de 1987 à 1993. A travers cette colombe, Banksy veut aussi nous montrer que la paix est fragile ; il place ce symbole entre la vie et la mort.
« Escapism » est une œuvre explicite. Il s'agit d'une échelle dont la couleur blanche symbolise la pureté, partant du bas du mur et remontant jusqu’en haut. En bas de cette échelle, un jeune garçon. Il semble peindre l’échelle. Il a le sourire aux lèvres, c’est comme si grâce à celle-ci, il pouvait grimper au dessus du mur et surmonter le conflit, il n’a pas peur de ce qu’il y a derrière, au contraire il semble heureux de pouvoir le découvrir. Le nom de l’œuvre est aussi un message de Banksy, « escapism » signifie « évasion ».

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PROJET SANTA'S GHETTO; 2)Un message de Paix

     Banksy pour ce projet a utilisé une technique particulière : le pochoir. Cette technique consiste à préparer à l’avance les pochoirs de ses œuvres, de manière qu’une fois sur place l’œuvre est très vite peinte au pinceau ou à la peinture aérosol. C’est important dans le contexte politique et social du mur israélo-palestinien. Les œuvres sont « in-situ » c’est-à-dire qu’elles sont uniques et qu'elles sont placées à un endroit particulier et doivent être interprétées dans leur contexte.
           L’artiste peint du côté palestinien est accompagné d’une équipe de street-artistes            dont Ron English, artiste américain qui détourne des tableaux et affiches de leur                   premier sens.
Oeuvre de Ron English

  
          Les artistes travaillent en plein jour pour être bien identifiés comme des touristes. L’atmosphère est tendue, les forces de sécurité pointent leurs armes en permanence sur eux. Deux interventions un peu plus sérieuses avec l’armée israélienne ont eu lieu, mais la police palestinienne ne les a jamais empêchés de réaliser leurs œuvres.

     C’est alors que Banksy et son équipe transforment le mur de la honte en une vaste toile vierge.
           Ainsi à travers ces six œuvres, Banksy et son équipe nous font part de deux messages en particuliers.
           Premièrement ils dénoncent le mur de la honte, cette séparation qui ne permet pas de dialogue entre les deux peuples, et qui ne les fait que s’opposer davantage. En illustrant majoritairement des enfants, symbole d’innocence, l’équipe de Banksy et lui-même montrent que les enfants, et plus généralement la population israélo-palestinienne, subissent ce conflit vieux de plusieurs siècles et se retrouvent piégés au cœur de celui-ci.
           Ensuite, les street-artistes envoient un message de paix aux deux peuples, notamment grâce à des œuvres telles que les deux fresques de « Window on West Bank » qui "ouvrent" le mur pour montrer un monde beau et non un monde rempli d’horreur, contrairement à ce que chaque peuple pense de l’autre.
          Pour finir, les interventions de Banksy sont faites pour dénoncer le conflit israélo-palestinien, les images comportant une certaine forme d’ironie qui peut être mal perçue par le public et donc les deux peuples. Certaines fresques proposent une vue vers un paysage paradisiaque qui n’existe pas. Ces trous dans le mur montrent le rêve d’un peuple à travers celui d’enfants désirant par exemple jouer sur une plage. Ces paysages sont en décalage avec la réalité, ils représentent un ailleurs imaginé par des enfants : l’avenir du peuple. Un avenir qui selon l’artiste pourrait se construire de manière pacifique.

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DISMALAND


 Dismaland est un un parc créé en 2015 par Banksy, dans la petite ville anglaise Weston-Super-Mare. Son nom est issu d’un mélange de "dismal", lugubre en anglais et de « Disneyland ». Sous ses apparences de parc d’attraction ordinaire, Dismaland est en fait « inadapté aux enfants », puisqu’il dénonce de manière parfois dérangeante les défauts de notre société. Ce parc est une exposition éphémère : il a ouvert du 22 août au 27 septembre 2015.

Nous allons décrire et mettre en relation certaines œuvres, puis les interpréter.
   
             
                Parmi toutes les créations présentes dans le parc, on trouve notamment :

Le manège à chevaux

  L’une des œuvres présentes dans le parc est le carrousel. Il semble à première vue tout à fait banal, mais il est ici transformé en abattoir. On peut apercevoir un personnage en cire, habillé en tenue ensanglantée d’ouvrier d’abattoir, avec un couteau à la main. Il est assis sur des cartons où on peut lire « lasagnes ». Au dessus du personnage se trouve un cheval de bois, pendu au plafond.  Cette œuvre fait référence au scandale des lasagnes Findus ayant éclaté en février 2013. De la viande équine a été trouvée dans leurs produits, alors que leurs étiquettes indiquaient de la viande bovine. Plus de 4,5 millions de plats préparés à l’origine falsifiée ont été vendus dans treize pays européens. La fiabilité du système de traçage de la viande a alors été mise en doute.
    Par conséquent, de nombreux produits ont été retirés de la vente, après des résultats d’analyses positives à la viande de cheval rendus publics.


Les bateaux de migrants:

     Il est possible de télécommander des bateaux, mais ceux-ci sont surchargés de migrants. Il est finalement impossible de les ramener sur la terre ferme, car ils finiront par couler. Le tout se passe dans une eau noire, où des cadavres de migrants noyés gisent à la surface. 
Il est évidemment question d’un des plus grands débats de l’année 2015  : Comment gérer l’afflux des migrants en Europe ?
Cette œuvre traite précisément du passage des migrants, qui, au coût de leur vie et de ce qu’ils possèdent, font appel à des passeurs pour se réfugier et accéder à la sécurité en Europe. Ces passeurs font traverser les migrants dans des embarcations instables, y concentrant le plus de personnes possible, qui risquent de couler à tout moment.

L'accident de carrosse:
   Un carrosse renversé aux roues brisées est mitraillé par des paparazzis, agenouillés devant le véhicule, alors que le corps d’une princesse (aux cheveux blonds) y est encore présent. On peut apercevoir des motos/scooters dans le fond du décor. Le carrosse est tiré par deux chevaux blancs, dont l’un deux semble hurler de douleur.  Il n’y a aucune lumière dans la pièce, ce sont les appareils photos « clignotants » des paparazzis qui l’éclairent.
Cette œuvre fait référence à l’accident tragique dont a été victime la princesse « Lady Di » en août 1997 dans le tunnel du pont de l’Alma à Paris. La voiture dans laquelle la princesse se trouvait était, pendant son déplacement, suivie par des paparazzis. C’est en tentant de les semer que le chauffeur de la voiture rentra à trop grande vitesse dans le tunnel, ne pouvant éviter un accident.
    Il est question ici de montrer que les paparazzis harcèlent leurs cibles, les personnalités célèbres, ce qui les oblige, comme ici, à fuir en leur présence s’ils veulent avoir un moment de tranquillité sans être exposé au monde entier. Les paparazzis raffolent de n’importe quel sujet pour être les premiers, ne respectant pas même la mort de quelqu’un, tournant comme des vautours. Dans l’œuvre, ils sont tous agenouillés devant le carrosse, et au lieu d’agir, mitraillent la scène avec leurs appareils. C’était malheureusement réellement le cas la nuit de la mort de Lady Diana.


   
         Le parc reste fidèle au street art, et ne se limite pas à des attractions. Des tentes ou des bus donnent lieu à de petites expositions, notamment une yourte transformée en galerie de la poésie de la contestation. Un cinéma en plein air propose une sélection de courts-métrages d’animation poétique. L’une des tentes, « Le Sommeil de la raison », est un cabinet de curiosités aussi oniriques que monstrueuses, où se trouve la fameuse licorne de Damien Hirst.
Celle-ci, symbolisant la magie, l’imagination, est placée dans un aquarium de formol. La disparition de l’euphorie des parcs et de l’enfance est ici montrée, ou encore la volonté de posséder et contrôler tout ce qui sort de l'ordinaire.
       
                        
         
      Le parc est voulu « repoussant » jusqu’aux moindres               détails : les membres du personnel apparaissent     antipathiques, ils répondent avec négligence voir agressivité aux visiteurs. Ils paraissent agacés, comme si eux mêmes se demandaient la raison de leur présence dans le parc. Banksy veut susciter le malaise des visiteurs en montrant ici le manque de courtoisie et d'amabilité envers les inconnus dans la vie quotidienne.

          Des annonces sont diffusées sur un ton monotone. De plus, une musique hawaïenne distordue contribue à     l'atmosphère lugubre et troublante qui se dégage du                                                parc.
      Il est possible d'obtenir un ballon, sur lequel il est écrit "I am an imbecile" (en français : "Je suis un imbécile").






Lorsqu'on compare le château originel de la Belle au bois dormant avec celui de Dismaland, la différence saute aux yeux. Le château a perdu toutes ses couleurs, et même certains morceaux d'architecture, évoquant des ruines abandonnées. L'eau qui entoure le bâtiment est souillée, et on y voit une sirène déformée, cauchemardesque. L'emblème de Disneyland est dépourvu de toute sa magie ainsi que de son charme légendaire.




















A travers ce parc, Banksy et les artistes qui y ont contribué dénoncent de nombreux défauts de notre société.
        Dismaland, désinstallé de Weston-Super-Mare, va être déplacé à Calais. Là-bas, son infrastructure servira à construire des abris, permettant l’accueil de migrants. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de l’engagement politique et social de Banksy.
 

    

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